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                             Les manuscrits des
  anciens – deuxième  partie                         
  © Lorena Bettocchi                           1955 – 1978
  :   Thomas Barthel 
  copie  le manuscrit                           … à la gloire
  de  l’astronome Pua Ara Hoa a Rapu            Pua Ara Hoa a Rapu était un contemporain de Ramón te
  Haha. Il était astronome, gardien de la tradition orale. C’est un e.mail de
  Sergio Alejo Rapu qui me mit sur la voie.  
  Les registres de l’église de Hanga Roa 
  portent son identité notamment le registre des mariages de 1886. Le
  Père Montinon resta un an sur l’île et maria la plupart des couples.  Les notes de   Arii Paea Alexandre Salmon qui
  représentait les héritiers Brander et Salmon sur Rapanui non encore annexée
  au Chili,  permettent de le retrouver
  et d’avoir une aperçu du nombre de
  survivants de l’époque.             Le recensement d’Alexandre
  Salmon  de l’an 1886 nous donne les
  indications suivantes :   ·         
  Taata paari  65 
  (hommes de plus de 15 ans) 
  -   vahine 41 (femmes de plus de
  15 ans)   ·         
  Tamarii tamaroa 23
  (jeunes gens et jeunes filles)  -
  tamarii tamahine 29 (enfants garçons et filles). ·         
  A mui hoe hia 157+1 = 158                    Rave hia ite vau mahana no
  tepuare matahiti 1886.    Signé Arii Paea.     J’ai tenté
  de  retracer la vie de Pua Ara
  Hoa  encore appelé Pua Roha Arakilio : 
  le Pascuan fut baptisé avant le décès du Frère Eugène Heyraud  car le 
  Père Roussel  lui annonça juste
  avant sa mort qu’il venait de baptiser le dernier païen. Il fut nommé Joane
  Araki Tia et l’on retrouve sous ce nom sur le registre d´état civil de 1875
  avec une estimation de 29 ans, donc une naissance durant l’année 1846. Sur ce
  même recensement, Atamu te Kena était indiqué comme étant le chef suprême. Il
  avait 25 ans. Nous ne savons pas comment furent évaluées les années de
  naissance. Ce rôle de chef lui fut assigné par le Père Roussel avant son
  départ de la mission en 1871. Ce fut donc un très jeune Ariki.      En 1886,
  sous la houlette du Père Montinon qui durant un an régularisa 25 unions selon
  la coutume polynésienne, en mariages religieux,  Arari Puaroha, Ara hoa  (40 ans) tribu Tupa Hotu fut uni  religieusement à Parapina Veri Haka Tea,
  sa  compagne, âgée de 46 ans,  soeur de Tomenika Tea Tea. Parapina fut
  donc la  grand tante de Gabriel
  Veri-veri.       En 1914, le
  recensement de Katherine Routledge le nomma Pua Ara Hoa, Araki Tia et lui
  donna 1842 comme date de naissance. Lui et Parapina,  n’eurent pas d’enfant mais les épidémies
  qui continuèrent à affaiblir la population firent que le couple éleva
  plusieurs enfants du clan.  Araki Tia
  Joane enseigna à son neveu Juan Araki durant les dernières années de sa vie,
  ce qu’il savait de l’astronomie et des calendriers lunaires.     Précieux ces
  calendriers, car les 28 nuits du cycle sont chacun une célébration. Il se
  peut que ce fut lui qui renseigna Thomson en 1886. Le calendrier lunaire
  expliqué au Paymaster Thomson commença le 27 novembre  1886 : ·         
  Kokore tahi, kokore rua, kokore toru,
  kokore há, kokore rima, kokore ono sont les six nuits
  durant lesquelles la lune montante agit sur la marée.  ·        
  Ma-huru est le premier
  quartier, la petite lumière de la lune. Ce mot vient de loin, du langage des
  Iles Tonga.   ·        
  Puis viennent les
  nuits de la célébration des fruits, de la fécondation de la femme ou  de la terre-mère ·        
   O’hua. O’tua, la nuit suivante, célèbre le labour de la terre,
  suivie de O’Hotu qui célèbre l’Ariki Hotu Matua ·        
   Et de 
  Ma-ure mot ancien venant du
  langage des Iles Tonga,  la  lumière de la lune sur la terre qui devient
  productive. ·         
  Ina-ira (Hina i rae), le premier astre, la 
  lune s’arrondit ·         
   Suivie de la célébration, rakau, ce sont les arbres qui bourgeonnent… ·         
  Omo-tohi est la  pleine lune, Omo
  tahi, première et essentielle ·         
  Ensuite reviennent les
  nuits des cinq  kokore :
  tahi, rua, toru, ha, rima, les mouvements de la
  mer, la lune descendante,  ·         
  Suivis de la nuit Tapu-mee, des choses sacrées qui précède la nuit des
  ancêtres  O’Matua. ·         
  Enfin O ‘rongo  le dernier
  quartier,  est la célébration du Dieu
  protecteur des récoltes,  ·         
  Suivi de la
  célébration des gardiens des cultures O ‘rongo
  taane, ·         
  Enfin de tous les
  Maoris : Mauri Nui,  ·         
  Ma-rui kero, est la fin de la célébration lunaire, la fin de
  l’apparition de la lune O’ Mutu,  ·         
  Suivie de Ti reo  (Tui reo) le
  parler des anciens … ·         
  O‘ Ata, la lumière, l’aube
  des ancêtres ·         
   O’ Arii  la nuit des Ariki.   (dans les notes de Thomson  la nouvelle lune du 25 decembre 1886).          En
  juin-juillet  1936 (he maro est juillet
  chez Thomson 1886, juin chez Jordi Fuentes), le calendrier lunaire
  apparaissait ainsi, selon Juan  Araki,
  enseigné alors qu’il était adolescent par son oncle Pu ara hoa a Rapu. Les  écrits sont de  Gabriel Veri-veri.  L’ancien était mort depuis fort longtemps,
  mais les jeunes avaient gardé le souvenir de ses récitations en arero rapanui  ancien et les avaient adaptées  à la modernité (extrait du manuscrit A
  d’Esteban Atan). 
 Lorsque les manuscrits furent créés,
  plusieurs  d’entre eux portèrent le nom
  de Pua Ara Hoa, afin de perpétrer le souvenir de l’Ancien  
 
    Aquarelles représentant les phases de la
  lune -  Galileo Galilei (1610). Page suivante : 2005 - Lorena Bettocchi découvre les manuscrits 
  du Rongo-Metua 1914 - Katherine Routledge découvre le premier
  manuscrit de Tomenika a Tea-tea 1955 - Thor Heyerdahl découvre les manuscrit
  d’Esteban Atan 1956-1978 Thomas Barthel  analyse  les
  manuscrits  |